Avant les fêtes, se préserver

Publié le 17 décembre 2025 — par Team_Kanfura 10 lectures 0 réactions

Il existe un temps fragile, juste avant les fêtes.
Un temps que l’on traverse souvent sans le regarder, alors qu’il s’installe déjà dans le corps.

Ce n’est pas encore le bruit.
Pas encore les voix mêlées, ni les tables pleines, ni les attentes projetées.
C’est l’instant d’avant. Celui où quelque chose, à l’intérieur, commence à peser doucement.

Ce texte s’adresse à celles et ceux qui portent.
Celles et ceux qui donnent, qui soutiennent, qui tiennent l’équilibre.
Souvent sans bruit. Souvent sans reconnaissance.

Ici, il n’y a rien à réussir.
Rien à corriger.
Seulement un espace pour être.

 

Avant le tumulte

Avant les fêtes, le monde accélère.
Les agendas se resserrent. Les attentes se multiplient.

Mais pour certaines et certains, le mouvement crée un décalage.
Le corps ralentit quand l’extérieur exige davantage.

Il y a une fatigue qui ne fait pas de bruit.
Une fatigue tissée au fil des responsabilités, des concessions, des rôles assumés sans discussion.

Beaucoup ont appris à porter sans dire.
À tenir parce qu’il le fallait.
À continuer, même quand l’intérieur demandait pause.

Se préserver commence parfois ici :
dans le simple fait de reconnaître cette fatigue, sans la minimiser.

 

Ce que les fêtes réveillent en silence

Les fêtes réveillent plus que des souvenirs.
Elles réveillent des places.

La place que l’on occupe dans une famille.
Celle que l’on a apprise très tôt à tenir.
La place de la personne fiable. De celle sur qui l’on compte.

Elles rappellent aussi les absences, les manques, les attentes que l’on ne dit pas toujours.

Pour certaines femmes racisées, cette période réactive un héritage particulier.
Celui de la force transmise.
De la responsabilité portée tôt, parfois pour plusieurs générations.

Nommer cela n’est pas se définir par l’épuisement.
C’est reconnaître une histoire, et le poids qu’elle peut encore faire sentir.

 

⫷⫸ Le corps, premier gardien

Avant que les mots n’arrivent, le corps parle.

Dans les épaules lourdes.
Dans le souffle plus court.
Dans ce besoin de retrait que l’on culpabilise parfois.

Le corps ne dramatise pas.
Il se souvient.

Chez beaucoup d’hommes, cette fatigue reste muette.
Faute de langage.
Faute d’espace pour la déposer.

Se préserver commence souvent là :
cesser de demander au corps de se taire.

 

Ralentir avant de célébrer

On parle souvent de repos après.
Après les fêtes. Après l’effort.

Mais il existe une autre voie, plus douce :
ralentir avant.

Ralentir dans ce que l’on s’impose.
Dans les attentes que l’on place sur soi.
Dans l’idée qu’il faudrait être pleinement disponible, coûte que coûte.

Ralentir n’est pas se retirer du monde.
C’est ajuster sa présence pour qu’elle ne devienne pas une blessure.

 

Se préserver comme respect de soi

Se préserver n’est pas une faiblesse.
C’est un acte de respect.

Respect pour le corps.
Respect pour l’histoire portée.
Respect pour l’énergie déjà donnée.

Pour celles et ceux qui ont appris à tenir coûte que coûte, se préserver peut sembler inconfortable.

Et pourtant, il ne s’agit pas de changer.
Il s’agit de ne plus se sacrifier.

 

Rester entier

Avant les fêtes, se préserver, ce n’est pas s’éloigner des autres.

C’est rester entier au milieu du mouvement.
Arriver avec ce qui est là : la fatigue, la sensibilité, les forces restantes.

Il n’y a rien à réparer.
Rien à optimiser.

Juste une présence à soi, digne et intacte.

« Se préserver, ce n’est pas s’éloigner : c’est rester entier, même quand le monde accélère. » — Kanfura

Réactions (0)

Aucune réaction pour l’instant. Soyez le premier à partager la vôtre 🌿

Laisser une réaction